Interdite en France depuis 1997, l’amiante reste encore présente dans de nombreux édifices construits avant cette date. Et c’est bien là tout le problème.
Hautement toxique, ce matériau est extrêmement nocif pour la santé. Alors si vous avez des plaques de fibrociment en amiante sur un mur, chez vous ou sur un chantier, n’attendez pas pour agir !
Dans cet article, je vous présente un mode d’emploi détaillé pour identifier un mur en fibrociment amianté, ainsi que des solutions pour le traiter et le remplacer en toute sécurité.
En bref
Points essentiels | Détails pratiques |
🔍 Identification des plaques de fibrociment amiantées dans le mur | Reconnaître les plaques par leur teinte grisâtre et texture rugueuse, mais privilégier le diagnostic professionnel pour confirmation. |
⚠️ Dangers pour la santé | Les fibres microscopiques provoquent des maladies graves comme l’asbestose et le mésothéliome avec un temps de latence de 20-40 ans. |
📜 Obligations légales | Réaliser un diagnostic amiante obligatoire pour toute vente de logement construit avant 1997 et constituer un Dossier Technique Amiante. |
🛠️ Options de traitement | Trois possibilités : désamiantage complet (30-50€/m²), encapsulation (15-25€/m²) ou encoffrement des plaques existantes (20-40€/m²). |
♻️ Matériaux de remplacement | Choisir parmi les alternatives modernes comme le béton cellulaire, les panneaux PVC ou plaques de plâtre selon l’usage prévu. |
Comment reconnaître une plaque de fibrociment avec de l’amiante dans un mur ?
Fibrociment et amiante, quésaco ?
Bon, je ne vous le cache pas, L’identification des plaques de fibrociment contenant de l’amiante sur un mur demande une certaine expertise.
Avant de vous détailler comment les reconnaître, petit topo rapide sur deux éléments clés de cet article :
- Le fibrociment (ou amiante-ciment) est un matériau souvent composé de fibres d’amiante liées dans du ciment. Il devient dangereux s’il est découpé, gratté, poncé, ou perforé.
- L’amiante est un minéral naturel fibreux qui était massivement utilisé dans des matériaux de construction pour ses propriétés en matière d’isolation thermique et acoustique, de résistance mécanique et de protection contre l’incendie. Hautement toxique et considéré comme un problème de santé publique, l’amiante est interdit en France par décret depuis 1997.
Un aspect gris-clair ou beige
Activons maintenant le mode « reconnaissance » de ces fameuses plaques de fibrociment en amiante dans un mur (intérieur et/ou extérieur).
Généralement, elles présentent une teinte gris clair ou beige caractéristique. Leur texture est souvent rugueuse au toucher, et leur aspect peut être plat ou ondulé selon leur usage initial.
Elles peuvent être localisées à différents endroits :
- toitures (garage, abri de jardin, maison, immeuble) ;
- bardages de façade ;
- panneaux intérieurs de façade légère ;
- tuyaux ou colonnes (cheminées d’eau) ;
- panneaux de protection contre l’humidité des murs (sous-sols) ;
- pots de fleurs.
La nécessité d’un diagnostic certifié
La simple observation visuelle s’avère insuffisante pour déterminer avec certitude si vos plaques de fibrociment contiennent de l’amiante.
Certains matériaux modernes sans amiante ressemblent étrangement aux anciennes versions. Du coup, reconnaître un mur en amiante est tout sauf simple, même si vous avez l’œil.
Face à la dangerosité de ce matériau, le mieux est de faire appel à un diagnostiqueur certifié. Ce dernier va utiliser plusieurs techniques pour analyser vos murs : un sondage sonore et l’utilisation d’un poinçon pour évaluer la densité et la composition des plaques.
Le diagnostic professionnel reste l’unique moyen fiable d’identification. Son coût varie généralement entre 200 et 600 euros selon la superficie à analyser.
Quels sont les risques pour la santé associés à l’amiante dans les plaques de fibrociment ?
Maladies respiratoires et cancers
Toujours présent dans de très nombreux bâtiments construits avant 1997, l’amiante est un produit très sournois et extrêmement dangereux.
C’est un mal qui ne se voit pas. L’amiante libère des fibres microscopiques sous forme de poussières lorsque les matériaux qui en contiennent se dégradent ou sont manipulés.
Ces fibres, invisibles à l’œil nu (elles sont 400 à 500 fois moins épaisses qu’un cheveu), pénètrent profondément dans nos voies respiratoires où elles peuvent rester emprisonnées pendant des décennies.
L’amiante est classé comme substance cancérogène avérée pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1977, mais ses effets nocifs étaient connus bien avant.
L’exposition aux fibres d’amiante peut provoquer plusieurs maladies respiratoires très graves :
- cancer de la plèvre comme le mésothéliome. Ce cancer rare et agressif affecte la membrane des poumons. Le cancer broncho-pulmonaire constitue également un risque majeur lié à l’exposition à l’amiante ;
- l’asbestose, une maladie pulmonaire chronique, qui se caractérise par une fibrose progressive des poumons rendant la respiration difficile ;
- plaques pleurales ;
- cancer du larynx ;
- cancer des ovaires.
Des maladies qui peuvent se déclarer 20 à 40 ans après le début de l’exposition
Ce qui rend ces maladies particulièrement insidieuses, c’est leur temps de latence extrêmement long.
Les symptômes peuvent n’apparaître que 20 à 40 ans après l’exposition initiale.
Selon le Centre de lutte contre le cancer, entre 1800 et 4000 nouveaux cas de cancers broncho-pulmonaires par an sont attribuables à l’amiante, en France.
Chez les hommes, au moins 85% des cas de mésothéliomes pleuraux sont dus à une exposition professionnelle à l’amiante, dans les pays industrialisés.
Au total, l’exposition à l’amiante au travail est à l’origine de plus de 200 000 décès chaque année dans le monde.
La présence de plaques en fibrociment amiantées sur nos murs représente donc un danger sanitaire réel qui demande une gestion appropriée.
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Que dit la législation et quelles sont les obligations concernant l’amiante dans les bâtiments ?
Un cadre réglementaire très strict pour les plaques en fibrociment contenant de l’amiante dans un mur
En Europe, toutes les fibres d’amiante sont interdites depuis 2005. Et comme indiqué plus haut, la France a définitivement interdit l’utilisation de l’amiante dans toutes ses formes en 1997, marquant un tournant décisif dans la protection sanitaire.
Un cadre réglementaire très strict fixe les dispositions à mettre en œuvre pour :
- la protection de la population, avec notamment le repérage des matériaux contenant de l’amiante (Code de la santé publique) ;
- la protection des travailleurs susceptibles d’être exposés, avec le repérage avant travaux du donneur d’ordre, puis l’évaluation des risques de l’entreprise, la méthodologie d’évaluation des niveaux d’empoussièrement et les modalités d’intervention sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante ;
- la protection de l’environnement, avec en particulier les modalités d’élimination des déchets. Par exemple, si vous jetez des plaques en fibrociment qui contenaient de l’amiante dans un mur, vous encourez jusqu’à 75 000 € d’amende et une peine de 2 ans d’emprisonnement.
Quelles obligations pour les propriétaires de biens ?
Cette interdiction de l’amiante s’inscrit dans une évolution progressive de la réglementation qui encadre aujourd’hui strictement la gestion des matériaux contenant ce composant dangereux.
Pour nous, propriétaires de biens construits avant cette date, les obligations sont multiples.
La réalisation d’un diagnostic amiante est obligatoire lors de la vente d’un logement construit avant 1997.
Ce document fait partie intégrante du Dossier de Diagnostic Technique (DDT) qui doit être remis à l’acheteur.
La jurisprudence récente a considérablement renforcé les obligations des diagnostiqueurs. Plusieurs décisions de la Cour de cassation ont établi qu’un simple contrôle visuel sans sondage sonore constituait un manquement aux obligations professionnelles.
Des diagnostiqueurs et leurs assureurs ont été condamnés à indemniser des acquéreurs ayant découvert de l’amiante après l’achat. Cette évolution législative protège les acheteurs mais accroît aussi notre responsabilité avec mon expérience de vendeurs de bien immobilier.
Comment retirer des plaques en fibrociment amiantées sur un mur en toute sécurité ?
Le désamiantage par des professionnels certifiés
Le retrait des plaques de fibrociment amiantées représente la solution la plus radicale mais aussi la plus sécuritaire sur le long terme.
Cette opération délicate ne peut être envisagée qu’avec l’intervention de professionnels certifiés, disposant des équipements de protection individuelle adaptés et des techniques appropriées.
En effet, toute intervention directe, notamment sur les flocages et les calorifugeages, est très fortement déconseillée.
Le coût de cette intervention se situe généralement entre 30 et 50 euros par mètre carré, auquel s’ajoute l’évacuation des déchets.
Méthode de gestion | Avantages | Inconvénients | Coût moyen |
Retrait (désamiantage) | Élimination définitive du risque | Coût élevé, intervention complexe | 30-50€/m² + évacuation |
Encapsulation | Moins coûteux, pas de déchets | Solution temporaire, suivi nécessaire | 15-25€/m² |
Encoffrement | Bonne isolation, aspect rénové | Perte d’espace, surveillance requise | 20-40€/m² |
Le processus de désamiantage suit un protocole strict :
- les experts se protègent en portant des équipements de protection adaptés (combinaison, gants jetables, masque respiratoire de type FFP3) ;
- ils isolent complètement la zone de travail avec des bâches étanches pour éviter toute contamination ;
- ils humidifient le matériau avant de commencer à travailler, afin de limiter la formation de poussière ;
- les professionnels démontent délicatement les plaques en fibrociment contenant de l’amiante dans le mur, sans utiliser d’outils électriques qui pourraient fragmenter le matériau (pas de scies circulaires, perceuses, etc.) ;
- ils éliminent la poussière pendant le travail, en passant soigneusement un chiffon humide (en aucun cas un balai) sur les surfaces et sur le matériel ;
- chaque plaque retirée (et tout le matériel de nettoyage) est immédiatement emballée dans des sacs hermétiques spéciaux, contenant la mention « amiante » ;
- les déchets de chantier sont jetés dans les filières adaptées, conformément à la réglementation.
Encapsulation et encoffrement : des alternatives au retrait complet des plaques de fibrociment amiantées dans un mur
Si le retrait n’est pas immédiatement envisageable, d’autres techniques permettent de gérer temporairement le risque :
- l’encapsulation consiste à appliquer des résines ou peintures spéciales qui emprisonnent les fibres d’amiante. Cette méthode n’est adaptée que pour des plaques en bon état et nécessite un contrôle régulier de l’intégrité du revêtement ;
- l’encoffrement représente une alternative intéressante pour certains murs d’une maison. Cette technique consiste à recouvrir les plaques en fibrociment amiantées du mur avec une structure étanche, comme des plaques de plâtre à l’intérieur ou un bardage à l’extérieur.
Moins onéreuse que le désamiantage complet, cette solution requiert néanmoins un suivi pour vérifier que le confinement reste efficace dans le temps.
Comment remplacer des plaques fibrociment en amiante sur un mur en toute sécurité ?
Après le retrait des plaques amiantées, le choix du matériau de remplacement s’avère crucial.
Plusieurs alternatives modernes offrent d’excellentes propriétés techniques sans les risques sanitaires de l’amiante.
Les plaques de fibrociment sans amiante constituent l’option la plus proche des matériaux d’origine, avec des caractéristiques similaires en termes de résistance et d’isolation.
Pour vos murs intérieurs, vous pouvez opter pour des plaques en béton cellulaire, un matériau léger, isolant et résistant au feu qui coûte entre 15 et 30 euros le mètre carré.
Parmi les autres options possibles, je pourrais vous citer :
- les panneaux en PVC (10-20€/m²), qui offrent une résistance remarquable à l’humidité ;
- les plaques de plâtre (5-15€/m²), une solution économique par excellence pour les cloisons intérieures.
Quelle que soit la solution choisie, respectez scrupuleusement les procédures de sécurité avant, pendant et après les travaux de remplacement.
Je vous rappelle ici – mieux vaut prévenir que guérir – des conseils de base à appliquer sans transiger :
- portez systématiquement des équipements de protection adaptés : masque FFP3, combinaison jetable, gants et lunettes ;
- ne manipulez jamais les matériaux amiantés sans les avoir préalablement humidifiés ;
- évitez absolument l’utilisation d’outils abrasifs qui pourraient libérer des fibres d’amiante ;
- confiez l’évacuation des déchets uniquement à des professionnels agréés.
La gestion des déchets issus du désamiantage constitue une étape cruciale du processus de remplacement.
Ces matériaux contaminés doivent impérativement être transportés vers un centre spécialisé dans le traitement des déchets dangereux
Le coût de cette élimination varie entre 200 et 500 euros la tonne, une dépense nécessaire pour éviter tout risque de pollution environnementale et respecter la réglementation en vigueur.
Face à la présence de plaques de fibrociment amiantées sur vos murs, la vigilance s’impose.
Depuis mon expérience personnelle, je vous recommande vivement de ne jamais sous-estimer les risques sanitaires et de toujours faire appel à des experts pour le diagnostic et l’intervention.
Votre santé et celle de votre famille méritent cette prudence, même si le coût peut sembler important. Les alternatives modernes offrent aujourd’hui d’excellentes performances techniques sans compromettre votre sécurité.
FAQ
Oui, l’amiante est dangereux pour la santé. Lorsqu’il est en bon état, il est moins risqué. Cependant, si les plaques de fibrociment contenant de l’amiante se détériorent ou sont abîmées, elles libèrent des fibres fines dans l’air, inhalées par l’humain, ce qui peut entraîner des maladies graves comme le cancer du poumon ou l’asbestose.
Les plaques en fibrociment contenant de l’amiante sont difficiles à identifier à l’œil nu. Pour savoir si une plaque est amiantée, il est nécessaire de faire appel à un professionnel qui pourra effectuer un diagnostic à l’aide de tests spécifiques, comme un prélèvement et une analyse en laboratoire.
Le fibrociment est apprécié pour sa résistance à l’humidité, sa durabilité et son coût abordable. Il est également léger et facile à poser, offrant une bonne isolation thermique et acoustique. Cependant, il faut veiller à ce que le matériau ne contienne pas d’amiante, car ce dernier présente des risques sanitaires.
L’utilisation de l’amiante dans le fibrociment a été interdite en France en 1997. Avant cette date, l’amiante était couramment utilisé pour ses propriétés de résistance au feu et d’isolation. Après cette interdiction, l’amiante a été progressivement remplacé par des matériaux plus sûrs.